Du 15 au 23, suivez les Championnats du Monde d'athlétisme à BERLIN sur le site de l'IAAF.
La page dédiée sur le site de la FFA.

Les morbihannais suivront tout particulièrement le 800 m féminin avec Elodie GUEGAN* à qui nous souhaitons le meilleur parcours possible :

La suite du carnet d'Elodie ici .

« Je suis une rêveuse »

Ma saison est terminée et je vais dès demain essayer d’entrer en contact avec le docteur Müller en Allemagne. Je ne veux pas seulement me faire soigner mais aussi trouver la cause de mon problème au tendon d’Achille gauche. Je veux des solutions, du concret, pas seulement des anti-inflammatoires. A 23 ans, je ne peux pas griller les saisons les unes après les autres alors que je me suis construit un plan de carrière jusqu’aux Jeux olympiques de Londres. Jusqu’à il y a peu, tout se passait bien. Mais là, avec tous ces pépins, on se demande ce qu’on doit faire.
Ce matin, au réveil, j’ai essayé de faire un footing. Je ne pouvais pas. Le tendon était beaucoup trop raide. Quand je cours, je ne pense pas à la douleur. Mais je me sens moins puissante, je suis incapable de pousser et de dérouler ma foulée. On va discuter avec mon entraîneur et le staff médical pour trouver une solution. Peut-être n’aurais-je dû pas venir à Berlin… En tant qu’athlète, nous avons toujours le dernier mot. Si on veut, on peut dire stop. Mais ce n’est pas si évident que ça. Je suis une rêveuse. Donc j’y croyais…

Elodie Guégan, 8e de sa demi-finale en 2’04’’38, éliminée :
« C’est la suite logique de ma saison. Je suis déçue. J’avais une tactique, je voulais prendre des risques. Mais, dès le début, je n’ai pas pu suivre le rythme. La douleur à mon tendon d’Achille gauche était plus forte qu’hier. Mon allure, ma foulée, je n’ai pas réussi à les retrouver. Ma saison est terminée et, dès demain, je vais essayer d’entrer en contact avec le docteur Müller (Hans -Wilhelm Müller-Wohlfahrt, médecin notamment du Bayern Munich) »


Elodie Guégan, 4e de sa série du 800 m en 2’03’’87, qualifiée en demi-finale : « J’ai galéré toute la saison avec mon tendon d’Achille gauche. J’ai fait beaucoup de foncier mais je n’ai pas pu travailler le sprint. Je suis bien quand ça court au train mais je n’arrive pas à changer de rythme quand ça accélère. Je sens maintenant mon tendon mais, pendant la course, je n’y ai pas pensé. Je suis qualifiée, je n’y croyais pas trop après ma série. C’est top. Ce n’est pas allé vite dans les dernières séries. En demi-finale, ça va aller très vite, c’est sûr. Je vais me mettre aux avant-postes et serrer les dents pour aller chercher un temps proche de mon record. »

* Lu sur le site de la FFA : « L’entraînement s’est plutôt bien passé ces dernières semaines. Le moteur tourne. J’ai refait des séances après le meeting de Monaco. Ça allait mieux. Le minimum ici, ce serait une demi-finale. Pour la finale, il faudra que je batte mon record personnel. J’ai su gérer ma douleur au tendon d’Achille gauche toute l’année. Je ne veux pas baisser les bras à quelques jours de la compétition même si je ne suis pas à 100 %. J’ai mal, je ne vais pas mentir. Mais on peut faire un chrono en gérant sa blessure. »

Lu dans la presse : le Télégramme .

Dans la foulée d'Elodie Guégan

dimanche 16 août

« Oublier la course de ce matin »

samedi 15 août« Un rêve débile »

Je suis arrivée hier à Berlin. Heureusement car j’avais oublié que les traditionnels à-côtés des Championnats du monde (accréditation, conférences de presse etc…) étaient aussi longs. Mais c’est ce qui permet de prendre conscience de l’événement. Sophie (Duarte), avec qui je partage ma chambre, s’est levée ce samedi à 7 h pour préparer sa série du 3000 m steeple. Comme j’ai mal au tendon, j’ai tout de suite eu le réflexe de boire de l’eau. J’ai pris mon petit déjeuner à 9 h 30 puis je suis allée voir les kinés et je me suis fait masser. J’ai regardé à la télévision la course de Sophie puis je suis allée trotter quelques minutes lorsque les séries du 100 m ont débuté. Ce qu’elle a fait, ça me motive. C’est la dynamique de groupe. Ensuite, je me suis fait appliquer du froid sur mon tendon d’Achille douloureux et j’ai fait des étirements. J’ai déjeuné vers 13 h 30 puis j’ai fait une sieste entre 14 h 15 et 15 h 30. J’ai été réveillée par Yohann Kowal qui cherchait des ciseaux. Comme il courait quelques heures plus tard, j’ai joué l’âme charitable et je l’ai dépanné. Puis je suis partie m’entraîner avec un footing de vingt minutes et des petites lignes droites dans le parc à côté de notre hôtel.
La nuit dernière, j’ai fait un rêve débile. J’étais dans la chambre d’appel et je me rendais compte que j’avais oublié mes pointes. J’étais paniquée. Je faisais un scandale pour être basculée dans la troisième série, ce qui était finalement accepté ! Je vais bien faire attention en faisant mon sac ce soir ! Les séries ont lieu à 10 h 10 demain. J’ai déjà vécu ça à Pékin l’an dernier. Bizarrement, j’ai l’impression que c’est moins stressant que de courir le soir, où la compétition prend tout de suite plus d’ampleur avec la présence du public. Le matin, c’est moins sérieux. Bon, je vous laisse. Je me réveille demain à 6 h pour un échauffement prévu à 8 h 45…

Elodie Guégan

source FFA